Textes et messages



Message du Saint Père

Aux participants au symposium « Université des Communicants en Église »

Chers frères et sœurs !

Je vous souhaite la bienvenue, à vous qui êtes en France responsables de la communication des diocèses, des congrégations religieuses, des associations et mouvements catholiques, des communautés nouvelles et des paroisses. Je vous remercie d’être venus. J’aimerais lire tout le discours, mais j’ai un souci, j’ai un peu de bronchite et je ne peux pas bien parler. Si vous n’êtes pas offensés, je vous remettrai la copie du discours. Pardonnez-moi. Je la remettrai pour qu’ils la donnent à chacun d’entre vous, mais j’ai beaucoup de mal à parler. Je vous remercie de votre compréhension. Et merci d’être venus. Merci beaucoup pour votre travail, car ce n’est pas facile de communiquer, mais la première chose qu’une personne fait, c’est communiquer. Depuis Adam, lorsqu’il a vu Ève, il a communiqué. Communiquer est la chose la plus humaine qui soit. Allez de l'avant.

Je vais maintenant vous donner la bénédiction et vous saluerai un par un, car pour saluer, je n’ai pas besoin de parler. Je le fais du fond du cœur.

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Discours remis

La communication est votre mission. Une grande mission dans un monde hyper connecté et bombardé d’informations. C’est pourquoi vous avez décidé de vous arrêter de temps en temps - cette fois-ci à Rome - pour partager, prier, écouter. Comme nous avons besoin de cela ! Je le dis aussi pour moi, car le ministère du Pape aussi fait aujourd’hui partie du monde de la communication. Ces moments servent alors à redécouvrir la racine de ce que nous communiquons, la vérité dont nous sommes appelés à témoigner, la communion qui nous unit en Jésus-Christ. Ils nous aident à ne pas tomber dans l’erreur de penser que l’objet de notre communication serait nos stratégies ou nos entreprises individuelles ; à ne pas nous enfermer dans nos solitudes, nos peurs ou nos ambitions ; à ne pas tout miser sur le progrès technologique.

Le défi d’une bonne communication est aujourd’hui plus complexe que jamais, et il y a le risque de l’affronter avec une mentalité mondaine : avec l’obsession du contrôle, du pouvoir, du succès ; avec l’idée que les problèmes sont avant tout matériels, technologiques, organisationnels, économiques.

Je sais que votre première rencontre a eu lieu à Paray-le-Monial, la ville du Sacré-Cœur, de Sainte Marguerite-Marie Alacoque. Un lieu qui rappelle le centre, la source d’où a jailli et continue à jaillir le salut de l’humanité. Un lieu qui nous dit aussi l’importance de communiquer avec le cœur, d’écouter avec le cœur, de voir avec le cœur les choses que les autres ne voient pas, afin de les partager et de les raconter en renversant la perspective et les catégories du monde. Nous avons grand besoin de cela. Repartir du cœur.

Vous vous êtes également rendus à Lisieux, la ville de Sainte Thérèse, témoin d’une radicalité évangélique qui est également salutaire pour la communication de notre époque, si polluée par les paroles grandiloquentes, par les rêves de pouvoir et de grandeur. Communiquer pour nous, ce n’est pas dominer par notre voix celle des autres, ce n’est pas faire de la propagande mais c’est aussi parfois se taire ; ce n’est pas se cacher derrière des slogans ou des phrases toutes faites. Communiquer, pour nous, ce n’est pas tout miser sur l’organisation ; ce n’est pas une affaire de marketing, ce n’est pas seulement adopter telle ou telle technique. Pour nous, communiquer c’est être dans le monde pour prendre en charge l’autre, les autres, c’est être tout à tous et partager une lecture chrétienne des événements ; ce n’est pas s’abandonner à la culture de l’agressivité et du dénigrement ; c’est construire un réseau de partage du bon, du vrai et du beau, fait de relations sincères ; c’est impliquer les jeunes dans notre communication.

Comment ne pas rappeler la célèbre phrase de saint François de Sales, patron des journalistes et communicants catholiques : Le bruit fait peu de bien, le bien fait peu de bruit.

Chers amis, en pensant à votre travail, je voudrais vous laisser trois mots comme repères pour votre route : témoignage, courage et ouverture du regard.

Le premier. Rappelez-vous que la communication est avant tout un témoignage. Et lorsqu’elle est faite de paroles, d’images, elle est une manière de partager ce témoignage. C’est ce qui nous rend crédibles dans notre relation avec les médias séculiers, et c’est aussi ce qui rend notre réseau de communication de plus en plus attractif et le fait grandir jour après jour, de personne à personne. Je sais qu’après la honte du scandale des abus, l’Église en France vit un chemin de purification. Allez-de l’avant ! Les moments les plus sombres sont souvent ceux qui précèdent la lumière. J’ai pu constater à Marseille la vitalité de l’Église de France. N’hésitez pas à partager par la communication tout ce qu’il y a de bon dans vos diocèses, vos congrégations, vos mouvements. N’hésitez pas à construire, par la communication, la communion dans l’Église et la fraternité dans le monde. Soyez créatifs. Soyez accueillants. La société veut et a besoin d’entendre la parole de l’Église comme celle d’une Mère qui aime tout le monde.

Le deuxième repère : ne pas avoir peur, mais avoir du courage. Un courage différent de celui de qui croit être le centre. Le courage qui vient de l’humilité et du sérieux professionnel, et qui fait de votre communication un réseau cohésif, et en même temps ouvert, extraverti. Je sais, ce n’est pas facile. Mais telle est votre mission, notre mission ! Et même si les destinataires vous paraissent indifférents, sceptiques, parfois critiques, voire hostiles, ne vous découragez pas. Ne les jugez pas. Partagez la joie de l’Évangile, l’amour qui nous fait connaître Dieu et comprendre le monde. Les hommes et les femmes de notre temps ont, eux aussi, soif de Dieu. Ils cherchent à Le rencontrer et ils Le cherchent aussi à travers vous.

Le troisième mot est ouverture du regard. Regarder loin. Regarder le monde entier dans sa beauté et sa complexité. Au milieu des murmures de notre époque, au lieu de l’incapacité à voir l’essentiel, découvrir que ce qui nous unit est toujours plus grand que ce qui nous divise ; et cela il faut le communiquer, avec la créativité qui nait de l’amour. Souvenons-nous toujours de cela, cela est méconnu mais c’est la charité qui explique tout. Tout devient plus clair - même notre communication - à partir d’un cœur qui voit avec amour.

Chers frères et sœurs, merci pour ce que vous faites ! Je vous bénis, vous et votre travail. Et s’il vous plait n’oubliez pas de prier pour moi.

À télécharger en PDF ici


 


Ouverture audience avec le Saint Père

Message de Mgr Touvet

Très Saint-Père,

Notre joie est immense de vous rencontrer. Nous vous sommes très reconnaissants e nous avoir accordé cette audience. Tous, nous sommes passionnés par la communication au service de l’Église. Nous venons de nombreux diocèse de France, de communautés religieuses et aussi d’associations et mouvements d’apostolat des laïcs. Cette délégation est conduite par mon frère Xavier Malle, évêque de Gap et Embrun, qui a présidé l’équipe de préparation de nos journées romaines, et moi-même, évêque coadjuteur de Fréjus-Toulon et président du Conseil pour la communication de la Conférence des Évêques de France.

Une formidable équipe a organisé cette Université des Communicants en Église, avec l’aide précieuse de vos collaborateurs. Je les remercie ici devant vous.

 

Ce rassemblement a lieu tous les 2 ans environ. Vous avez devant vous les responsables et collaborateurs des services de communication. Chaque fois, c’est un événement spirituel, un vrai pèlerinage, mais aussi un temps de fraternité et une session de formation. Comme vous avez annoncé un Jubilé pour 2025 ayant pour thème « pèlerins de l’espérance », nous avons choisi de venir à Rome pour nourrir no âmes auprès des saints apôtres, et pour recueillir les repères fondamentaux de ce jubilé, et les informations pratiques déjà disponibles. Nous sommes impatients d’écouter votre enseignement et de recevoir vos encouragements et votre bénédiction que nous pourrons transmettre à nos communautés en France.

 

Permettez-moi seulement de vous offrir ce présent en signe de notre gratitude et de notre fidélité au successeur de Pierre. Le prix de l’UCE récompense une campagne de communication dynamique, originale, moderne et de qualité. Cette année, ce sont les frères carmes déchaux d’Avon qui sont les heureux récipiendaires, grâce au travail formidable de Marie-Noëlle. Elle a su présenter la magnifique figure du Père Jacques de Jésus, mort en 1945, honoré à Yad Vashem comme « juste parmi les nations ». Il accueillit des juifs, adultes et enfants, dans son collège Ste Thérèse. Arrêté par les allemands le 15 janvier 1944, il fut déporté. Dans les camps, il laissera un témoignage extraordinaire par son engagement risque pour secourir les plus fragiles. IL mourra d’épuisement après avoir « fait sourire le Christ dans les camps ». Un vrai pèlerin de l’espérance !

 

Merci Très Saint-Père, de nous aider à être nous aussi des pèlerins de l’espérance. Noud vous assurons de notre prière pour vous et pour toute l’Église.

 

 

X François Touvet



Voyage à Rome des Communicants de l’Eglise de France

Réception Villa Bonaparte

Mercredi 10 janvier – 18h30

 

Messeigneurs,
Chers Pères,
Chères sœurs
Chers amis,

Mesdames et Messieurs,

 

C’est avec une très grande joie que je vous accueille à la Villa Bonaparte à l’occasion de votre Université des communicants en Eglise qui se tient, cette année à Rome.

Une bonne partie de vos travaux se tiennent à l’Institut Français-Centre Saint-Louis. Ce Centre a été fondé par l’un de mes prédécesseurs : Jacques Maritain. Il l’a voulu pour être un lieu de rencontre entre la pensée catholique française et les institutions du Saint-Siège, ainsi qu’un espace de dialogue entre culture profane et culture chrétienne. Ce Centre culturel français est un peu atypique dans le panorama des Instituts français à l’étranger et dépend de notre ambassade auprès du Saint-Siège. En vous accueillant, il est au cœur de sa mission.

On dit parfois que l’Eglise ne sait pas communiquer. Il me semble que ce n’est pas juste, et en tout cas faux dans le cas de l’Eglise catholique de France. Elle a su déployer, tout au long de son histoire récente des médias dont elle n’a pas à rougir. Ce sont des groupes de presse, des maisons d’éditions, de stations et des réseaux de radio, des chaines de télévision, c’est une présence dans les réseaux sociaux. Et ce petit inventaire n’est sans doute pas exhaustif.

Dans un univers médiatique en perpétuel renouvellement, la communication de l’Eglise me semble avoir sa nature propre qui est autant un avantage qu’un défi. Elle est souvent décentralisée. L’Eglise a des diocèses, des provinces, des communautés religieuses, des mouvements, des associations qui chacun veulent faire entendre leur voix.

La communication de l’Eglise porte sur un message, une bonne nouvelle et des valeurs. Elle ne peut donc pas se plier facilement aux lois du marché ou à la logique commerciale sans risquer de perdre son âme. L’attention aux pauvres et aux faibles, la petite voix de l’espérance, ne sont pas des produits médiatiques commodes à vendre. L’explosion des réseaux sociaux favorise les initiatives individuelles et le témoignage personnel : c’est donc une chance pour l’esprit missionnaire mais un défi pour la cohérence du témoignage.

Je relève que le prochain Jubilé de 2025 occupe une part notable de vos réflexions. Ce lundi, le Pape François en a rappelé le sens dans les vœux qu’il a adressé au Corps diplomatique. Je le cite : « le Jubilé est un temps de grâce […] C’est un temps de justice […] où la réconciliation l’emporte sur l’injustice et où la terre se repose. Il peut être pour tous – chrétiens et non-chrétiens – le temps de briser les épées pour en faire des charrues ; le temps où une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre et où l’on n’apprendra plus l’art de la guerre » C’est un programme qui concerne aussi bien les communicants que les diplomates.

A cet égard, à Rome, nous avons commencé à nous mobiliser et à préparer le Jubilé, à la fois pour accueillir au mieux le million de pèlerins français attendu et pour faire rayonner la culture et les arts de notre pays. Cette préparation se déploie de façon essentiellement collective avec tous les interlocuteurs concernés à Rome, qu’ils soient laïcs ou religieux, et au-delà en lien avec la Conférence des Evêques de France ou les responsables des pèlerinages. A la fin du premier trimestre, je me propose de vous faire part des programmes des festivités afin que vous puissiez les faire connaître dans vos différents diocèses.

Vous rencontrerez le Saint-Père vendredi. Je ne doute pas que vous y trouverez matière à réflexion et motivation pour continuer votre tâche.

Je voudrais aussi me réjouir avec vous de l’excellente collaboration que nous avons ici à Rome avec les représentants des médias catholiques, dont je salue les représentants. Et je sais qu’en France le rôle joué par les médias catholiques, au niveau local comme au plan national, est apprécié. Des sujets de divergences peuvent exister avec les autorités publiques. Mais ils sont traités avec loyauté et esprit constructif, et c’est précieux.

En cette saison, il est d’usage de formuler des vœux. Alors je souhaite une bonne année 2024 à chacun et chacune d’entre vous. Parmi ces vœux, je souhaite que cette université des communicants soit un temps formateur et dynamisant pour vous tous.