Homélies



Homélie de Mgr François Touvet

Vendredi 12 janvier 2024

Chers amis, frères et sœurs,

À l'issue du rassemblement de l'Université des Communicants en Église, nous avons la joie de nous rendre dans cette Basilique Saint Pierre édifiée sur le tombeau de l’apôtre. Pour ceux qui ont eu la chance, et la joie de visiter les fouilles hier, vous avez pu vous rendre compte et constater vraiment l'emplacement identifié comme celui où le corps de l'apôtre Pierre a été déposé après qu’il fût martyrisé dans le cirque Maxime, qui se trouvait de l'autre côté de la Basilique. C'est donc une grâce toute particulière de laisser résonner dans nos cœurs ce matin, cette parole de Jésus « et sur cette Pierre, je bâtirai mon église », cette phrase de Jésus est inscrite tout autour de la grande coupole de la Basilique, autour de l’autel du Pape. Nous sommes invités dans un premier temps, ce matin, je voudrais vous inviter après avoir entendu cette page de l’Évangile à regarder, à observer, à observer cette scène, ce dialogue de Jésus avec les disciples et Jésus nous interroge sur ce que disent les gens du Fils de l’homme. Cela nous renvoie à nos églises particulières, à la réalité de terrain comme on dirait peut-être de façon vibrante à toutes ces personnes vers lesquelles nous sommes envoyés en mission, à des titres divers, pour que l'Évangile du Seigneur leur soit annoncé. Dans cette scène au dire des gens qui est le fils d'un homme, pour les uns, Jean-Baptiste, pour d'autres encore, il y a une telle diversité de prise de parole de conviction religieuse, autour de nous un ensemble de convictions d'ailleurs. C'est vers ces personnes-là que nous sommes envoyés. Et nous les portons ce matin dans notre prière. L’Église de Rome constitue le lieu de la communion entre toutes les églises particulières à travers le monde, et nous-mêmes évêques, bien sûr, nous avons la charge de notre église particulière, mais aussi celle de toute l'Église universelle que nous portons avec l'évêque de Rome, en communion avec nous. C'est ce qui fait la force et la beauté de notre Église catholique. En tout cas, dans nos églises particulières sur le terrain, dans vos services de communication, dans vos missions les uns et les autres, vous entendez ces questionnements, vous entendez ces recherches. En tout cas, je pense à tous ces adultes qui viennent frapper à la porte de l’Église depuis quelques mois, quelques années en nombre très croissant. Nous voyons bien cette recherche profonde, le désir de pouvoir répondre à cette question, au dire des gens, qui est le fils de l'homme et de pouvoir vérifier finalement au fond de son cœur que la phrase, l'affirmation de Saint Pierre « tu es le Christ, le fils du Dieu vivant » c’est vrai. Et c'est la profession de foi que nous recueillons ce matin et qui pourra nous guider de retour en France dans nos missions, il y a toutes ces questions autour de nous. Il y a aussi beaucoup d'indifférence. Beaucoup de regards très critiques aussi sur la parole de l'Église, de méconnaissance de l'Évangile, d'inculture par rapport à toute l'histoire chrétienne. Nous sommes, nous avons à prendre conscience et à observer tous ces gens qui sont là. C’est toute la population. Toute la foule avec toutes les questions qui habitent les cœurs les intelligences des uns et des autres, sans oublier tous ceux qui se disent de tradition chrétienne. Alors c'est inscrit dans la famille, dans les habitudes, les traditions, les coutumes familiales sans être beaucoup au moins en apparence, très attachés à participer à la vie de l’Église, à se nourrir de l’Évangile et des sacrements. En tous cas voilà nous observons. Nous regardons tous ces gens, tous ces gens qui cherchent, tous ceux qui sont tombés, tous ceux qui ont tout abandonné, qui ont claqué la porte de l'Église. Nous les portons dans la prière ce matin. Au dire des gens qui est le Fils de l'homme.

Dans un 2e temps, nous pouvons écouter, parce que Jésus nous interroge, et vous, que dites-vous. Pour vous qui suis-je ? Si on faisait l'exercice, il y en a peut-être qui seraient un peu embarrassés. Moi peut-être le premier devant vous comme ça je ne sais pas. Et vous, que dites-vous pour vous qui suis-je ? Donc nous sommes les interlocuteurs de Jésus dans cette scène de l'Évangile. Ils n'interrogent pas que les disciples qui sont là, et Pierre prend tout de suite la parole et va répondre avec cette affirmation extraordinaire, « tu aimes Christ, le fils du Dieu vivant ». Mais chacun ce matin nous serons renvoyés à notre propre expérience de la foi. J'imagine qu’elle est bien diverse parmi vous, même au service de l'Église et que votre expérience de la vie est cruciale là où vous êtes, nourri plus ou moins votre foi. Ou vous êtes peut-être confrontés à des questions, des interrogations. Des préoccupations à des inquiétudes.

Et vous que dites-vous pour vous qui suis-je? Ce matin, je voudrais vous inviter peut-être après la messe à essayer de trouver le moyen ou le moment quelques minutes peut être en allant à la confession de Saint-Pierre sous le maître autel, là où se trouve le tombeau de l’apôtre. Pour chercher à formuler notre réponse, c'est une question qui ne doit pas rester sans réponse. Jésus nous interroge. Donc c'est le lieu, ici, c'est le lieu qui privilégié ici pour répondre à la question de Jésus, nous pouvons donc le faire chacun soit pendant cette messe bien sûr. Par notre communion à l’eucharistie, par notre adoration du Seigneur, mais aussi par une démarche de profession de foi sur le tombeau de l’apôtre. En tout cas, c'est vraiment ce que nous portons dans la prière de ce pèlerinage qui porte vraiment du fruit dans nos cœurs, et dans nos communautés.

3e temps, témoigner. Témoigner, nous ne pouvons pas en rester à ce que nous avons vécu pendant ces 2 journées, et je pense que le bilan, je parle au moins pour les diocèses. Le binôme évêque/communicant est justement un binôme très concerné par ce dialogue, il s'agit pour le binôme évêque/communiquant de chercher comment porter la profession de foi de l’Église. La parole de l’apôtre pour que tous ceux vers lesquels nous sommes envoyés puissent s'y associer. L'évêque, nous l’avons entendu dans la Première lecture. Il est le pasteur du troupeau, il doit aussi en être le modèle, donc, c'est à lui, de professer sa foi. Et pas simplement pour demander aux autres de le faire, mais il doit professer sa foi, il doit donner sa vie, il doit montrer l'exemple de la charité, de la réconciliation parce que professer la foi, c'est pas seulement en disant tu es le Christ, le fils du Dieu vivant, c’est aussi en étant capable de dire « je te pardonne », ou d'aller donner sa vie aurpès des plus fragiles et des plus pauvres sans faire de publicité. C'est comme ça que nous professons, notre foi par des paroles, mais aussi par des actes. Donc ce binôme évêque/communiquant me semble concerné, interpellé ce matin, par cette question de Jésus, et vous, que dites-vous pour vous qui suis-je ? Parce que nous sommes chargés d'offrir, d'offrir la profession de foi de l'apôtre Pierre, la profession de foi de l'Église, et de permettre aux autres de l’assimiler, de la faire leur, de pouvoir la dire, de pouvoir la formuler à leur tour, tout ceux que nous observions dans le premier temps de ce moment d'homélie et qui pose des questions qui interrogent, qui ont tout abandonné. Nous sommes dans la perspective du Jubilé 2025, pèlerins de l’espérance et bien voilà, c'est un peu la belle mission qui nous est donnée en rentrant en chez nous. Être des pèlerins de l'espérance en laissant mûrir, en laissant se développer cette profession de foi de l’apôtre Pierre, tu es le Christ, le fils du Dieu vivant peut être pour certains c'est assez facile à reprendre, pour d'autres c'est plus difficile j'en suis peut-être pas tout à fait là j'ai du mal peut être à affirmer cela avec force, avec conviction, nous prions les uns pour les autres, pour que ce pèlerinage à Rome de l’UCE cette messe ce matin à Saint Pierre nous fortifie dans la foi en communion avec l’apôtre Pierre, tous ses successeurs et tous les missionnaires de l'Évangile tous les pèlerins de l’espérance.

Amen